Qui dit début d’année, dit dures soirées et bizutages. Cette année-là, rien n’avait dérogé à la règle et il fallait avouer qu’après toutes les heures de cours, se défouler et se vider la tête faisait un bien fou. Je n’étais pas des plus « sages » et prudes même si je n’étais pas des plus extraverties non plus. Je buvais en soirée mais n’avais, en revanche, jamais touché à la drogue. Ce soir-là encore, j’avais clairement abusé de l’alcool et je doutais que mon frère soit ravi s’il savait que je pouvais me mettre dans cet état-là.

Je me laissais aller aux démons qui avaient rendu mon propre père si violent même si, contrairement à lui, je ne buvais pas en dehors de ces soirées. Les heures passèrent et arriva le verre de trop. Le mélange imbuvable mais que j’ingurgitai quand même. Un séjour in extremis au petit coin et ma robe fut repeinte. Pas le choix que de la retirer. Totalement ivre, je la mis dans le lavabo et laissai couler l’eau tout en me rinçant la bouche. Une fois l’évier plein je me regardai dans la glace. Vacillant je décidai, dans un élan de folie ou je ne sais quelle autre raison venue d’ailleurs, de retirer le reste des vêtements et les laisser sur le carrelage.

N’ayant même plus besoin de prendre une inspiration tant l’alcool me déliait totalement, je sortis de la pièce, totalement nue avant de me mettre à courir dans les couloirs, hurlant à qui passait : « Wilson, je vous aime ! » ou encore « Wilson, ma deuxième famille, ma maison ! » totalement inconsciente de ce que je faisais, je percutai même une porte qui s’ouvrait sur le couloir et me retrouvai, accroupie sur le sol, complètement sonnée.