Viorica venait de quitter son dernier cours de la journée. Elle releva sa manche pour regarder l'heure sur sa Ice-Watch. Elle avait encore du temps à tuer avant de rentrer chez elle. Elle allait profiter de ce moment pour rejoindre la bibliothèque et bûcher un peu. Elle avait besoin de consulter de vieux journaux pour son projet de fin de semestre et elle devait s'y mettre le plus vite possible. La jeune femme aimait travailler à la bibliothèque, c'était un endroit calme où elle pouvait se mettre dans un coin avec de la musique dans les oreilles. En général, Viorica travaillait sur le sol. Elle amenait toujours une grande couverture avec elle pour éviter d'avoir froid. C'était presque une expédition de la voir travailler. La jeune femme arriva au bâtiment et fila aussitôt vers les rayons des vieux journaux. Ici ça sentait toujours comme dans un vieux grenier. La jeune femme aimait cette odeur qui lui donnait la sensation de revivre le passé. Elle attrapa les classeurs dont elle avait besoin et fila s'installer dans un coin, contre le mur. Elle posa sa couverture sur le sol, s'installa dessus puis la rabattu sur ses jambes avant de mettre ses lunettes. Elle vérifia que personne ne la voyait avant de prendre son cahier et de se mettre au travail tranquillement.
@Sid Rockfeller

les romanciers l'avaient prouvé. les scientifiques, aussi. les ruées dans la bibliothèque. les âmes perdues dans les livres. s'effondrer dans les pages blanches, ce n'est que bénéfique. une idéologie étrange mais logique. pour toi. c'était normal. te noyer dans les bouquins. te saoûler avec l'encre. te faire violer par les écritures difficiles de ses poètes perfides. c'était une habitude. tout les jours à la fin des cours. juste avant de changer de toi. venir te réfugier pour t'énerver avec les livres. sniffer l'amertume des pages poussièrreuses, boire l'acidité de l'encre hasardeuse. c'était un monde que tu adorais à chaque fois que tes pieds le franchissais. ce jour-là. tu fais ta ronde. comme d'habitude. tu déambules dans les couloirs. tu veux d'abord voir si'l y a du monde. des victimes avec qui te saoûler. des victimes avec qui émanciper. principalement seul, les bruits se font louches. les nuisances sont présentes bien que peu fréquentes. mais tes yeux tombent sur cette fille qui s'assoit sur le sol. étrange habitude quand les chaises paraîssent utiles. étrange pour un sol dur aride, au lieu d'un air de pique-nique. tu avais trouvé une fille avec qui discutter."On est à l'aise à ce que je vois. ça doit être un sujet compliqué." Des phrases délinquantes qui ne valent rien dire. Qui résonnent des pensées angéliques à cette fille qu'au final, tu n'avais jamais vu. peut-être une nouvelle. un étrange personnage. tu la décris, pas assez pour connaître son âge.