Fin des cours. Tu presses le pas, n’attendant pas ta collègue qui était encore en train de ranger ses affaires lorsque tu défonçais la porte. Pendant qu’elle ira se vernir les ongles de pieds, toi tu seras en train d’astiquer les chiottes d’une chambre saccagée sur Princeton. C’est ça la vie, quand tu décides d’en faire qu’à ta gueule et que t’accumules les erreurs, tu te retrouves seule contre tous. Hors de question de demander à tes parents plus d’argent qu’ils ne te versent déjà pour tes études. Si tu veux faire la fête ou payer ton essence, tu bosses comme tout l’monde. Tenue d’étudiante abandonnée dans les vestiaires de l’hôtel, tu te changes en boniche, prête à te salir et découvrir toute sorte d’horreur. Les pass en main, tu traînes ton chariot dans le couloir auquel t’es affecté. Des clients fringants sortent et entrent. Sourire poli, tu les salues et pénètres dans la première chambre. Draps en l’air, paquets de biscuits et de chips au sol. L’apocalypse. Un grand soupir brise le silence de la pièce. Le service est intransigeant, tu peux faire impasse nulle part, ton supérieur le remarquera. Alors tu commences, écouteurs sur les oreilles. Tu aères la pièce, passes l’aspirateur, nettoies la salle de bain avec dégoût. Répétant l’opération pour le nombre de chambres qui t’est conférée, tu sors de l’hôtel avec la tête qui tourne. Quelques mètres effectués devant l’établissement et tu t’écroules sur un banc. Hypoglycémie ? Sûrement. Ces dernières semaines, ton poids a baissé. Les repas se sont allégés et ont diminué. Tu ne tiens plus sur tes jambes. Tu te sens t’échapper de ton corps et perdre connaissance, incapable de demander de l’aide. Non, tu te laisses partir, ta joue qui s’écrase sur la surface boisée et tes yeux qui clignotent. « À .. l’aide » Que de murmures à peine perceptibles.  

C'était un jour comme les autres. les nuages avançaient comme tes pas défilaient. L'air te heurtait, les pupilles qui oscillaient. Tu déambulais dans ces rues peu familières, qui dégagaient cette odeur animalière. C'était un reflexe de noctambuliste de t'angouffrer dans ces rues que tu ne connais pas. Ces pavés délicats et ces retours ingras. Tu ne voyais pas le fond de la rue, mais tu y allais quand même. Un désir fougueux, d'arpenter les trottoires désertés, les routes fatiguées, éclairées par ces lampadaires essouflées. c'est motivant de marcher sur l'inconnu. Marcher sur ce noir sanglant. Ce vide effrayant. On a peur de s'engouffrer dans l'obscurité paradoxale. La beauté de ce monde nous cache les belles choses, les déesses de tes nuits qui disparaîssent, les rois de tes cauchemars qui se cachent. tu cours vers ce monde sans fin. ce monde que tu ne peux calculer. un monde que tu ne peux pas résister. un monde que tu ne peux pas anticiper. Alors tu t'engouffres dans cette rue. Une rue jamais empruntée. Du moins, pas dans tes souvenirs. Une rue vide, témoignant ta folie volatile de l'inconnu. Tu erres entre les voitures, toujours le joint dans la bouche. Des fumées qui se noient dans l'oxygène pourri. Les effets qui te montent aux oreilles au fur-et-à-mesure que les voitures défilent. Bleu, noir, blanche, grise. Une liste compromise. Tu t'avances jusqu'à ce corps qui te bloque le passage. Un saumon en dehors de l'eau. Une baleine échouée. C'était incohérent d'une femme au sol. Ce n'était pas un SDF, il n'en avait pas l'air. Cette peau douce qui se dessine devant toi, cette cheveulure soyeuse qui se dresse. Tu ne pouvais pas laisser un être roide, au sol dans cette rue. 5 ans avant, tu serais parti, mais c'est ce que tu fus. Tu t'accroupis pour aperçevoir ses lèvres. Des vidéos quand les cours de secourisme te servent. Heureusement que tu avais baché toutes les sessions. Des petites giffles. Des baffes toutes mignonnes. Impossible de heurter, les joues roses d'une femme. Tu penses à ce joint qui te colle au lèvre. Salvador Dali est né d'une telle manière. Pourquoi pas elle ? Tu lui colles ton joint, encore fumant de ses vapeurs. Un joint au lèvres pour redémarrer ses poumons. L'expérience d'un fêtard pour réanimer une évanouie. La fumée de ce joint, la ramène peut-être à la vie.

Effondrée, tu relâches tout. Les muscles se détendent. Les paupières vibrent sous tes saccades oculaires. Monroe est à bout, Monroe craque. Visqueuse, le corps aussi mou qu’une putain de limace, tu peines à rester sur ce banc qui semble tourner sur lui-même. Tu sais de quoi tu manques et pourtant, tu fais l’impasse. Tu te crois puissante, capable de contrôler ce que tu ingurgites. Ça te donne un semblant de pouvoir sur ce monde qui est purement incertain. Bravo Monroe, tu sais te priver et faire souffrir ton organisme, à défaut de pouvoir dompter toute personne. Des jambes passent. T’entends un peu de chahut et puis plus rien. La Lune rapplique, les rats sortent et cherchent de quoi se nourrir des bêtes vivant le jour. Le bras pendant dans l’vide, la joue écrabouillée, le visage difforme, tu marmonnes jusqu’à ce qu’une odeur envahisse ton espace. De la fumée. De l’herbe. Tes cellules olfactives s’éveillent, mais tu restes cloîtrée dans ton immobilisme. C’est comme si t’étais dans le coma, que t’étais paralysée et que tu ne pouvais plus bouger, mais ta conscience, elle est toujours active. Qui c'est ce gars ? Ce ne sont pas des doigts délicats qui s’approchent. Au secours que tu cris intérieurement. Un bâtonnet se coince ensuite entre tes lèvres. Un pétard, celui que t’as pu humer de loin. Tes mâchoires qui se crispent, tu y coinces le rouleau et t’étouffes. C’est quoi ce délire ? Depuis quand on sauve des gens avec un joint ? Il est stone ce type. Ce qui est sûr, c’est que t’as repris un semblant de vie en toussotant. Les yeux exorbités, tu te redresses à la force de tes biceps « C’est .. C’est quoi ton problème ? » Découverte du spécimen. Tronche d’illuminé. Perché. « T’as 2 de QI toi » La clope artisanale qui tombe sur tes fringues, t’es littéralement en train de prendre feu sans te rendre compte, trop aveuglée par l’infantilisme de ce mec. La chaleur qui se répand sur ton ventre, tu baisses les prunelles et captes enfin l’accident. « Je .. Je .. Je suis pas une sorcière !!! » Qu'il te pisse dessus ou qu'il réagisse, t'es trop sous le choc pour faire quoique ce soit là.

cette femme sur le sol, c'était clairement un mystère. Comment s'était-elle retrouvé là ? comment avait-elle réussi à se retrouer dans cette putain de rue sans personnes autour ? peut-être que c'est une prostitué. tu regardes ces vêtements de haut en bas, non ça ne peut pas. elle ne porte pas les petits bas sexy que tu avais vu dans cette fameuse rue dans Bronx. Son visage ne pouvait ressembler aux dames trempants dans la sexualité des rues. Un visage lisse, pâle qui aurait bien pu être une étudiante. Mais toi, tu es nulle pour deviner les âges. Tu attribues dans une moyenne d'environ 25 ans pour cette jolie demoiselle. Peut-être qu'elle aurait fumé un tellement gros joint, que sa vie se serait effondrée. Peut-être qu'elle n'a pas mangé son repas diet du midi comme la plupart des filles de Whitman, hypoglycémie. Peut-être qu'elle n'avait pas assez dormir hier soir, avec son mec violeur de reins, et voilà qu'elle s'est endormie. Trop de questions devant toi. Mais toujours plus d'actions. Ce joint que tu colles à ses lèvres, fonctionne. Salvador Dali était bien né comme ça, c'est d'une utilité inoubliable. Tu as réanimé une femme grâce à ce joint. Tu vas le garder, c'est le saint Graal de la médecine. Plus besoin de défibrilateur, juste un joint. Mais ce joint est écrasé contre son t-shirt. Abomination du sortilège quand tu le vois se propager sur son ventre. Tu n'as qu'un seul réflexe. L'action s'était reproduite étant au lycée. Ton t-shirt avait pris feu. Un automatisme qui s'égare dans tes pensées, tu enchaînes les petits coups sur la flamme pour éteindre sans vraiment te heurter. Tu réussis à l'éteindre, dans ce scène si hors-du-commun. Un étudiant aidant une peut-être prostituée d'une flamme qu'elle a elle-même causée. C'est étrange mais c'est l'inconnu, tu adores ça. "Quelqu'un avec 2 de QI t'a sauvée la vie, princesse. Tu aurais pu te faire violer par tout les SDF en chaleur si tu serais resté endormie par terre. Et tu aurais pu brûler sans moi. Mais merci du compliment, princesse." Princesse parce que s'en est une. Une pure Whitman qui se dessinne. Aucune grattitude, juste assez de caractère. Elle t'insulte, elle t'énerve mais tu es habituée. Tu es habituée à toutes ces femmes qui se croient au-dessus juste par l'argent. Tu te lèves prêt à partir hors de portée de cette dame. Une expérience que tu apprécies. Une expérience inconnu. Une expérience que tu ne regrettes plus.

T’es partie dans les vapes. T’as vu une faible lumière au bout du tunnel, rien de spectaculaire, rien d’attirant. T’as pas senti que t’étais aimantée vers cette lueur. T’as pas non plus vu le petit Jésus. C’était bref, parce qu’un petit malin t’a empêché de progresser davantage vers les abysses, vers cet inconnu étrange. Le gars s’est pris pour un apprenti médecin. Joint glissé entre tes lèvres pourpres, il t’a asphyxié de la combustion de son herbe. Les signaux d’alerte se sont tous allumés simultanément. Ton cerveau s’est réveillé de sa veille et tout ton corps a repris brutalement le boulot. Surprise, ta bouche s’est entrouverte pour articuler quelques mots et le pétard a fait une chute. T’additionnes feu et tissu inflammable, ça te fait un joli bûcher. Fort heureusement, les réflexes de ton secouriste éteignent ce début d’incendie. Néanmoins, au lieu de gentiment le remercier, c’est du venin que tu lui jettes à son visage d’ange. La réplique est tout aussi toxique. Ce gars a du répondant et une bonne dose d’imagination. Une imagination glauque. Les sourcils qui se froncent, tu t’empêches d’éclater de rire face à ses scénarios terribles. « Je sais que toutes les monarchies de cette planète sont sur le campus de Princeton, mais je n’en fais pas partie, crois-moi » Tes parents ont bien réussi dans la vie, mais pas de quoi faire la Une de journaux people. Non, eux, tu les retrouves plus sur des plateformes universitaires où ils partagent leur savoir. Certes, tu as toujours eu ce qu’il fallait, mais pas de couronne à portée de main, ni de bal organisé dans ton ‘palais’. « Yo, tu te barres où comme ça ? Aide-moi, amène-moi au moins jusqu’à un endroit où je pourrais me ravitailler » T’es culottée de demander ça, surtout après ton agression verbale alors qu’il n’avait fait qu’une piètre maladresse. « Je m’appelle Monroe, tu veux que je crève et que je vienne te hanter après ? » Les fesses sur le banc, tu t’accroches à ce dernier, encore chancelante et fragile.

Dans ta vie, tu en as rencontré des filles. des gamines, des femmes, des amies, des amours, des connaissances pour toujours. les filles d'Eve n'ont clairement plus de secrets pour toi. A croire que tu les attire. Tu les respectes, ces femmes, tu les respectes, ces beautés dans lesquelles tu plonges toujours ton regard. Blondes, brunes, yeux bleux, yeux marrons, pour toi, les femmes sont tous pareilles. Une paire de prûnes à qui tu viens croquer le noyau. La femme, toi, tu la respectes. Tu l'honores dans toutes les situations. Une femme est méritante, pas une supérieure, juste hésitante. Parfois tu hésires à dire oui, douter entre la raccompagner ou finir ta soirée. Balbutier entre sortir avec elle, ou t'endormir dans l'espace temporel. Les femmes sont tes sujets, tu apprends à les dompter. Elle, c'était différent. Elle différait de toutes les lois que tu avais imaginé. Elle contrait toutes les règles que tu avais pensé. Te critique, t'insulte ouvertement, mais elle t'invite quand même. C'est peut-être un ordre, moi toi tu ne refuses pas. Tu vas la chercher, l'aider à se relever. C'est peut-être un acte de bienveillance, peut-être que tu y es forcé. "C'est vrai qu'une Princesse n'aurait jamais demandé à un inconnu de l'emmener chez lui. J'aurais bien pu t'emmener chez moi pour faire mes affaires. Plutôt naïve, je dirais une Wilson. Monroe des Wilson, ça sonne étrangement bien." Une fois levée, tu la gardes contre ton épaule, épaule contre épaule pour ne pas paraître étroitement lié. Tu ne voulais pas vraiment qu'elle tombe, c'est vrai qu'elle pouvait le faire. Elle allait encore t'engueuler, car tu l'aurais laisser tomber par terre. Tu as déjà fait des erreurs d'après elle, autant ne plus en refaire. "Qu'est-ce qui te fait voir la vie aussi noire ? Surtout après t'être évanouie pour une raison que j'ai bien envie de savoir." Sur le chemin sans fin, tu ne connais pas le quartier, tu ne le connaitras jamais, tu ne fais jamais et fera jamais un tour ici. Tu avances, au même rythme qu'elle. Une démarche un peu frôlant le fait de boîter, juste pour qu'elle reste en équilibre. Tu as l'air d'être un bon gars. Peut-être que tu ne l'es pas, ou peut-être que tu le resteras.

Une princesse ? Il t’a mal examiné ce gars. Tu portes encore ta tenue crasseuse de l’hôtel, celle de la boniche de service qui doit passer après les autres. Si tu étais de la haute, tu n’aurais jamais à prendre un boulot de plus, parce que tes parents ne t'auraient pas permis de t’exhiber ici après tant d’erreurs par ton passé. Tu lui en veux pas, au contraire. Son mauvais jugement te touche. Qu’il puisse te considérer comme une femme précieuse, c’est flatteur. Pourtant tu lui as crié dessus. Tu lui as reproché de s’être penché sur toi alors que des dizaines de promeneurs n’ont rien fait. Lui oui. Il s’est arrêté, il a fait fonctionner ses méninges comme personne d’autre pour te ‘secourir’ à sa manière. Normal qu’il se retourne et qu’il se barre, tu l’as incendié gamine. Et voilà, tu te sens seule, apeurée et ton seul réflexe, c’est de le rappeler pour qu’il t’aide. Pourquoi le ferait-il ? T’as été imbuvable. Tu mérites de crever sur ce banc abîmé par les éléments. Contre toute attente, le jeune homme aux bouclettes fait soudainement marche-arrière. Un mince sourire s’incruste sur ton visage pour lui délivrer ta reconnaissance. Grâce à lui, tes pieds s’ancrent dans le sol. Que tu ne le connaisses absolument pas ne t’empêches pas de te cramponner à lui comme si ta vie en dépendait. « Je te demande pas un coup de bite là. Monroe des Rockefeller, désolée de briser tes rêves monsieur le poète. » Aucune rime. Aucune information ne filtre non plus sur lui. T’as toujours pas son prénom. Il plane, tu ne peux pas lui en vouloir. Accrochée à sa veste qui pue l’herbe, tu commences à te familiariser à nouveau avec la marche jusqu’à ce qu’il émette des hypothèses sur ton cas désespéré. S’il savait le foutoir que t’es. « Je ne la vois pas spécialement noire, mais grise. Les couleurs m’ont quitté, mais je l’ai cherché. Je fais toujours les mauvais choix. Toujours » Te dirigeant vers ta voiture, tu te demandes si c’est la bonne solution, toi, conduire après ce malaise, c’est pas judicieux. « Je .. je suis en manque de carburant. Je n’ai pratiquement rien mangé aujourd’hui. » Qu’il ne s’apitoie pas sur ton sort, c’est peine perdue. T’es foutue. T’es perdue dans un océan de doutes. C’est tout juste si tu arrives à garder la tête hors de l’eau. La preuve, t’as bien pris la tasse il y a quelques minutes et t’en as perdu connaissance. « Je peux t’inviter à prendre quelques calories ? C’est le moins que je puisse faire après ton geste héroïque » Sarcasme, rien de plus. -@Sid Rockfeller 

dis donc, les rockfeller en ce moment elles sont partout. entre la meuf que tu as croisé en robe. entre celle que tu as clairement aimé, à cette maison abandonnée. tes connaissances sont triées inconsciemment. les rockfeller t'attirent, te rejettent pour te repêcher. ce sont tes objets d'étude. différer les unes des autres, pour mieux savourer le résultat. tu assignes chaque signe à ces notes indélébiles. tu les étudies comme Emile Zola. Ce mec là qui épie, observe, contemple, ne s'arrête pas. Tu regardes les Rockfeller comme l'Assomoir. Elle, c'était clairement une fausse Rockfeller. Elle devait s'assigner aux Whitman. Des talons bien hauts pour ce corps faible, affaibli, presque fini. Elle te parle avec cette consonnances que tu connais. Cette consonnance de Leonora. C'était clairement une princesse. Cette fille qui se croit au dessus. Cette fille que tu apprécies pour ce côté maléfique, inconnu dépourvu de réponses cousues. "Une Rockfeller, j'aurais jamais cru. Je suis encore choqué. Mais merci pour le compliment, ça me touche le coeur." Ce compliment qui balbutiait, jouer entre vérité et ironie. Tu décides de le prendre sérieusement. A croire que tu avais le choix. Tu ne peux refuser un compliment. Surtout te rapprochant de plus d'Arthur Rimbault. Mais sa réponse, ça t'éclaircit. Tu apprends sur elle, aussi rapidement que tu l'aurais cru. Elle te lance quelques petits pics qui te font avancer vers elle."Qu'est-ce qui te fait dire ça ? On m'a toujours dit: Que tu le penses ou non, ton choix sera toujours le meilleur. Il te faut juste rallumer la lumière pour réveler les bons côtés." Ton père, propriétaire de cette multinationale, une éducation stricte. Une pathologie qui grandit au fond de toi, mais qu'au final, il te guérit. Tu n'es pas fière mais lui, il l'est. Il t'a appris à te nourrir du bon côté, il t'a appris à boire le sang de l'obscurité de ta vie. Maintenant, tu consummes le bon côté des choses, tu ignores les mauvaises choses. Que tes choix soient mauvais ou non. Tu vis. "Je vais accepter, uniquement si tu me promets de ne pas refaire un malaise quand je te porte. Je connais pas ce quartier, mais tu dois me dire que le bar n'est pas loin." Tu la tenais encore, épaule contre épaule, ne voulant clairement qu'elle tombe. Tu ne veux pas qu'elle se fracasse encore sur ce bitume bien trop dur pour elle. C'était l'un de tes cauchemars. Ces années de sport qui s'écroulent quand tu dois juste supporter le point de quelqu'un. tu voulais qu'elle aille bien. son bonheur au lieu du tien.

Volte-face. Les préjugés tu dois abattre, parce que ce type à l’air d’en avoir des centaines à ton sujet. Ce type doit aussi avoir un lien avec l’université que tu côtoies, comment aurait-il pu te mettre dans une case relative à Princeton si ce n’était pas le cas ? Intéressant. Le monde est minuscule. Une toile où tout le monde est interconnecté d’une manière ou d’une autre. Peu importe, il est ton étoile ce soir. Il a chuté du ciel où il y était accroché pour te sauver d’une nuit cauchemardesque. S’il n’était pas passé par là, qui sait ce que tu serais devenue. Peut-être que t’aurais ouvert les yeux dans un pays d’Europe de l’Est, au coeur d’un réseau de prostitution. Et que dire, ton père n’est pas aussi courageux que Liam Neeson dans Taken. Il t’aurait laissé là-bas, abandonné à ton triste sort. Par tous les dieux, il semblerait que ce soit le frère de Baudelaire qui t’ait secouru. D’où il sort ces citations poussiéreuses ? Trop intelligent pour toi, pas besoin de le flairer, il l’exhibe. C’est le genre de gars avec qui tu te sens débile comme pas possible. « Je .. Je n’ai plus la foi d’allumer cette lumière, l’interrupteur est trop loin, mon bras trop court » Tu souris, rentrant dans une métaphore qui te dépasse complètement. L’estomac vide n’aide pas non plus à produire des réponses brillantes. Tu ignores d’ailleurs comment tu fais pour tenir à moitié debout, au lieu de t’écrouler et abandonner pour de bon. Ton instinct de survie. C’est grâce à lui que tu enchaînes les pas et grâce à ce jeune homme bourré d’espoir. « Je te promets rien. Tu traînes que dans des skate park toi non ? Ce n’est pas si loin, on tourne sur la droite et c’est dans l’angle, courage ficelle » Il a réussi. Il t’a fait gloussé. Certes, c’était involontaire, mais il l’a fait. Suivant tes indications, tu bifurques avec son aide et déboules sur la terrasse du bar/sandwicherie en cognant ta cuisse contre une table. « Va chier » que tu grondes en profitant de l’ouverture offerte par cet inconnu pour entrer à l’intérieur. Sans tarder, tu te jettes sur une banquette en vidant tout l’air enfermé dans tes poumons. « Tu vas me dire ton prénom ou quoi ? Ou ton pseudonyme j’sais pas ? » Sinon tu vas l’appeler Vendredi ou Dimanche. -@Sid Rockfeller 

les avis des autres tu t'en fous. clairement. de la pisse de serpent. c'est inutile. changer pour que les autres te voient comment ils veulent te voir. inutile. tu n'es pas ce petit garçon, encore fragile. tu n'es pas cet homme naïf qui veut tout faire pour s'intégrer. toi, tu es toi. absolument que toi. uniquement que toi. tu ne veux pas être ce que les autres veulent. tu ne veux pas être ce que les autres pensent. l'étudiant geek en littérature, qui regarde des pièces de théâtre tout les dimanches. tu n'es pas ça. car tu n'as pas envie. tu n'as pas envie d'être ce que les autres veulent que tu sois. tu es libre. tu es un papillon qui sort, qui vole, qui vogue vers la liberté. tu n'as pas peur que l'on te critique. que l'on t'insulte pour ce que tu es. tu es ce que tu es. point à la ligne. tire un trait. face à elle, tu es toi. tu n'as pas envie de changer parce qu'elle est mignonne. tu n'as pas envie de différer parce qu'elle te provoque. tu es toi. "Si ton bras est trop court. Alors lève-toi. ça ne tient qu'à toi de souhaiter les couleurs, alors fonce." La philosophie c'est un art. L'art d'imaginer les choses pour paraître cohérent. L'ârt de dessiner mentalement pour paraître convaincant. Avec elle, ça marchait plutôt bien. Tu n'avais pas peur qu'elle t'insulte d'attardé. Du moins, ça n'allait pas tarder. Mais tu es toi. Et tu restes toi. "Je sais que quand on vient de faire un malaise, les mots sont incohérents. On va dire que je n'ai rien entendu. Princesse." Tu accentues le nom. C'est clairement la situation. Tu la portes presque, traînant les yeux sur elle. Tu ne voulais clairement pas qu'elle retombe une seconde fois, se fracassant la joue. C'était clairement le pire scénario de tes cauchemars. Alors, tu la tiens. Doucement, gentillement, mais tu la tiens. Jusqu'à temps que tu la heurtes dans une table. C'était un réflexe pour elle de t'insulter. Un réflexe qui revient, c'était une très bonne chose. Elle reprenait ses esprits. Alors tu t'assois face à elle. Tes yeux plongeant dans les siens, tu sentais le néant dans son esprit, encore en court d'éveil. C'était clairement un visage explicit pâle qui se trouvait devant toi. "Moi c'est Sid. Trois lettres. Juste assez pour ne pas avoir de surnom. J'ai pas besoin de te demander le tien, Monroe la princesse. Je veux juste savoir pourquoi la princesse se serait-elle évanouïe ?" C'était devenu une habitude de la nommer comme tel. Cette image de cette femme limite portée par tes bras, c'est l'image d'une princesse. Alors tu la regardes. Le regard d'une princesse qui n'est pas si changeant.