Ces enfoirés t’ont mené en bateau. Et en plus de cela, ils n’ont pas choisi la cible la plus marrante qui existe. Cette fille n’adhère pas à ton charme. Toutes tes tentatives de séduction échouent. T’as beau continuer de t’accrocher, elle piétine tout. Elle doit être lesbienne. Ou anti-roux. Ce n'est pas vrai ce qu’on dit, les roux ne puent pas. Tu consommes juste un flacon de parfum par jour, mais c’est rien. Ça va, on rigole, prends pas la mouche Dash. T’es si susceptible. « Oh non, j’voudrais pas abuser de toi ou que tu n’aies pas conscience à 100% de ce que je pourrais te faire » Se taper le Hotchkiss, c’est un honneur. Ça mérite d’être vécu sans aucun produit toxique pouvant modifier les sensations. Bien évidemment, il t’arrive de soulever des nanas pompettes, mais la plupart du temps, ce sont des filles qui n’ont que très peu de respect pour elles. Celle-ci, cette Swann, elle est plus compliquée. Elle te fuit quasiment comme la peste, c’est un bon challenge. Un défi qui nécessite beaucoup d’efforts pour arriver au but. Ça te plait, ça fait longtemps que personne ne t’a tenu tête. « Ne t’endors pas, je suis étudiant en sécurité et études policières. Je joue aussi dans l’équipe de football américain, j’suis rapide comme l’éclair » Comme un imbécile, tu gonfles tes biceps qui n’ont aucune utilité pour .. courir. Tu lui fais le grand numéro-là, tu lui dévoiles carrément à quel point le regard des autres est important pour toi. En même temps, ce n’est pas un secret. « Quoi ? Toi aussi t’as l’air jeune, du même âge que moi quoi. » Ne monte pas sur tes grands chevaux, c’était pas une insulte, même si tu l’as perçu ainsi, comme si ton manque de rides était un frein à un truc entre vous. « J’ai vingt deux ans et j’suis plus puceau, pfff » À moitié perché sur un établi rongé par de drôles de bestioles, tu boudes jusqu’à ce qu’elle te rejoigne et t’interroge. Et si tu la séquestrais vraiment ? Elle est méchante cette petite femme. « On est en Afrique, t’as dormi vachement longtemps tu sais. » Incapable de jouer aux gros cons, tu pouffes de rire et pars ouvrir la porte du cabanon donnant sur un grand carré de pelouse. « Le campus de Princeton. Je peux te ramener maintenant si tu veux, je dois juste faire le plein d’essence sur le chemin. » Pas un chat dehors. C’est calme. Loin du brouhaha de la journée. T’éloignant sur le gazon, tu laisses aussitôt l’opportunité à la brune de s’échapper. « Ou je te fais visiter un peu .. »