la vie s'éclaircit. douce mélodie. des notes qui s'enchaînent. des pleurs et des chaînes. la vie en dehors des barrières, c'est un saut, un vide. tu sautes sans te rendre compte, une ascension animalière. tu deviens toi. le vrai que tu ne caches pas. les joints qui défilent. les cigarettes qui trépident. en dehors de l'université, tu es toi. quand les shots n'ont plus peur de ta gorge. les amertumes qui te forgent. les cordes vocales qui grognent. les sentiments qui battifolent. tu adorais ta vie, par les substances. les poudres délicates. les sucreries de l'enfance. les pommes d'amour qui t'hyponotisent. les allitérations qui s'ensorcellent. cette bande d'amis que tu as toujours aimée. ces inconnus que tu as toujours apprécié. ces êtres oubliés que tu cottoyais. le rythme qui s'obtempère. les gueules qui s'altèrent. la population de cette bande grandit que les rendez-vous augmente. tu te retrouvais là. sur la route pour cette virée en l'air. une maison abandonnée, simple lieu de rencontres. simple lieu déjanté. quand les esprits se croisent et les âmes se perdent. une rencontre dure et violée. mais tu étais là. en face de cette maison. charpente douteuse et matérieux rugueux. mais l'absence de visages te semble plus frauduleux. transparence de bouilles, d'être humain reconnaissable. disparition de ce sourire quand les yeux se rivent sur le néant. quand tu scrutes, droite, gauche, tout les flancs. rien de tout ça. juste toi. juste ce que tu pourrais paraître. juste ce corps qui te représente. dans ce amas de particules. c'était supposé être une sortie profitable. des rires, des dragues, des joints et des baisers potables. une idée vaine d'accepter. une excurtion aussi réputée. ça devait être le partage de l'année, cette, CETTE sortie. Mais maintenant, c'était toi, déjà presque parti.

Encore une bonne soirée qui va se dérouler. Une soirée pleines de débauches et de joints. Comme je les aime et que je ne me lasserais pas. J'ai déjà mon joint que j'avais roulé auparavant dans la main, mon briquet m'aidant à l'allumer et le joint entre mes lèvres, je recrache la fumée en une bouffée alors que je contemple la maison abandonnée qu'on allait parcourir en cette soirée. Une bande d'amis aussi fous les uns que les autres, ayant perdre leur esprit dans une sorte de bâtiment délabré. Ça pue le moisi et pourtant on s'en fout. Nous on fonce et on s'amuse à rentrer dans des habitations plus du tout en état pour y mettre les pieds. Je fini mon joint en regardant tout autour de moi, les alentours qui sont déserts. Cet endroit est désert quoiqu'il en soit. Je me mets à rire quand l'un d'eux dit qu'on va croiser un fantôme alors je lui réponds d'un air taquin. «BOUH !» alors que je suis derrière lui. Puis je te vois à l'écart de tout ça, allant de droite à gauche. Je me joins à toi, t'as l'air dans ton monde qui peut être le mien à cet instant. «Tu veux fumer?» De toute façon qu'on fume à l'intérieure ou extérieure de la maison, elle est abandonnée et plus personne ne peut nous refuser ce droit.

Depuis que tu es dans cette bande, tout est bien. Ces rires, ces sourires, lesbiens. C'est joints, ces cigarettes enchainées. Depuis ta première année ici, ce n'est qu'un long fleuve tranquille. Tu te transportes en groupe. Les cris des autres qui te soulaient, dans ce rêve idyllique. Ces moments d'amour, d'empathie illogique. Que des bons moments qui errent dans ta mémoire. Que des bons souvenirs qui manipulent ton cervelet. 4 ans déjà, que tu traînes avec eux. 4 ans, que les joints n'ont plus de secrets. 4 ans que cette famille te soutient. 4 ans que tu n'as jamais oublié de penser à eux. C'est vraiment le rêve qui te hantait depuis toujours. ce rêve d'être ailleurs. ce désir fossoyeur de t'envoler. de te plonger en chute libre. ce joint qui te soulève. qui te desinne dans l'horizon. qui te colorie dans l'abomination. Malgré l'envie, malgré le désir, malgré les idées, tu restes seul. tu restes sur toi-même à contempler les alentours. Tu continues de tourner, comme les vautours. Pas moyens de faire demi-tour mais tu te fais surprendre. C'est elle. Une fille que tu ne connais que par son visage. Ses mèches blondes qui te semblaient familières. Juste assez pour te faire douter. Juste assez pour te remémorer. Elle restait oubliée. Elle te propose de fumer. Tu ne peux qu'accepter. C'était idée misérable de fumer à l'extérieur. C'était pensé négligeable de rester seuld dehors. "T'as un joint de plus ? J'ai carrément oublié mon pack. Elle m'fesait tellement peur cette maison que j'ai tout oublié." Tu étais à la bourre. Mais tu manipules les mots. Tu ne veux pas les ressentir, les maux. Tu les adoptes pour ton égo. Tu venais de te réveiller pour venir. Tu venais clairement d'ouvrir les yeux. Mais après tout, tu ferais tout pour eux.

@alyssa casteel

J'ai peur de rien, même pas de la mort, enfin je crois? A vrai dire je n'y ai pas pensé, j'ai eu des pensées sombres mais pas au point de vouloir me foutre au fond du trou. Alors pour ce qui est d'avoir peur d'une maison abandonnée depuis des décennies qui plus est, dépourvu d'âmes. Ce sont les fantômes du passé qui s'abandonnent dans ce lieu et qu'on ne voit pas, ni qu'on entends. On ne craint rien au fond, mais le silence est le pire cri de la terreur. En effet, on ne sait pas ce qu'il s'est passé ici alors qui sait ce qui viendra nous causer des ennuis? Pourtant nous sommes tellement éméchés qu'on s'en fout. Je te propose donc si tu veux fumer, t'as l'air tellement à l'écart et on est fait pour s'entendre je le sens. J'esquisse alors un petit sourire en coin à ta réponse. «T'as de la chance que je prévois toujours plus. C'est mieux ici, on est pas emmerdés par des relous, non?» Je mets ma main dans ma poche et y sors un paquet, où à l'intérieur se trouve une quinzaine de joints roulés auparavant, je savais bien que je n'aurais pas le temps et l'envie de rouler en pleine soirée, ni en état. Je te laisse te servir et range ensuite le paquet en te tendant le briquet et tirant une latte de mon joint, recrachant la fumée. «T'as l'air de t'ennuyer, c'est parce que t'es pas assez défoncer?» Un sourire amusé s'étire sur mes lèvres. Si ce n'est que ça, il n'y a pas de soucis on peux s'entraider.

au final, cette sortie, tu savais que ça serait un flop. tu oublies tes joint. tu te retrouves seul. du moins avec elle. devant cette maison hantée. les yeux encore grands ouverts par cette vue qu'on dévore. la bouche bien plus fermée que d'habitude, tu n'avais pas l'habitude de te retrouver dans cette situation. seule avec une inconnu, devant une maison hantée. tu avais connu les soirées à deux avec bien des filles. mais dans ce genre de contexte, tu ne connaissais pas. on a tous une première fois. la tienne était là. cette fille-là, tu ne la connais pas, mais tu l'apprécies. elle te propose son joint. tu ne peux qu'accepter. cette fille-là, tu l'aimes bien. "Merci beauté. C'est calme, ça fait clairement du bien." Elle faisait parti de la bande. Chaque fille qui fait parti de ta bande, à le droit de se faire élogié. Tu l'appelles de tel, à vrai dire, elle n'avait pas à nier. C'était clairement une fille apte à séduire bien des Forbes, dont toi, qui sait. Tu n'as pas honte de dire tes mots pleinement. Une fois dans cette troupe, on s'engage à reçevoir tout ce que les autres ont reçu. Des compliments sans imitations. Des compliments sans limites. "J'suis pas défoncé aussi rapidement. Mais c'est vrai que c'est la merde. Faut trouver un truc à faire. Celui qui aspire le plus. Je go en premier." Tu décides de t'amuser un peu. Tu l'avais fait plusieurs fois, et à chaque fois, ça tournait mal. Mais tu t'en fous. On est là pour s'amuser. On est pas là pour croiser les pieds, les doigts, les yeux fuis, les pupilles fermées. Tu aspires de tout tes poumons sur ce joint, magnifiquement fait. Tu perds clairement ton souffle. Tu te remplis les alvéoles de cette vapeur. Et là, tu t'effondres. Tu tombes par terre. A chaque fois, ça te fait tellement du bien, autant savourer le sol. Une chute pas violente, ralentie par tes bras. Tu es semi-conscient, mais tu es clairement en kiffe. Tu adores cette sensation de tomber. Tu te rends au douzième ciel par cette fameuse aspiration.

On est fous de vagabonder dans des lieux abandonnés, dit hantés. C'est qu'on aime ça, la folie, l'adrénaline, le ressentit de se foutre les pieds dans un endroit pas sûr rempli d'âmes vides. On en rigole, mais on ne devrait pas, on va finir par se faire hanter par un esprit maléfique si ça continue et si ils existent vraiment. Enfin moi j'y crois un peu quand même. Ceci dit on se retrouve à l'extérieur, toi et moi, éloignés du groupe pour mieux se parler et apprendre à se connaître. Immédiatement je te sors un joint et j'allume le mien, aspirant chaque bouffée de ce qui me détruis et me rends plus forte à chaque seconde, ou pas. «Je t'en prie. Ouais, ça change un peu.» Parce que c'est si rare quand on est calmes alors qu'on se retrouve à plusieurs. Sauf que là on est plutôt dans notre monde. Bien sûr on veut aussi du fun, un peu d'aventures et de défis. Et ce que tu me proposes me fait sourire un peu plus. «Bonne idée. On va nous retrouver dans un état pitoyable.» Je me mets à rire en y pensant. Puis je te vois commencer le défi. T'aspires une putain de bonne bouffée de cette saveur qui va nous détruire, même si on l'est déjà un peu, toujours plus. Et tu t'écroules par terre, doucement et sûrement, je vois que tu commences à te mettre bien et j'ai tellement envie d'être dans ton état. Alors je mets mon joint entre mes lèvres, j'aspire de pleins poumons cette bouffée qui me fait voyager. Tellement fort, tellement loin en une bouffée de folie, de bonheur, de destruction, de tout. Je finis par m'abandonner au sol à mon tour, l'herbe et mes fesses amortissent la chute. Je suis carrément en kiffe totale et je regarde le ciel, je te regarde, j'ai les pupilles qui persistent à rester ouverts, malgré le brouillard. Je me mets à exploser de rire en te voyant carrément dans ta bulle et je te demande. «A ton avis, il y a combien d'étoiles dans le ciel?» Je me mets à lever les bras en direction de celui-ci et le contemplant comme une gamine. Question débile, mais cool, non? J'suis dans un autre monde, faut pas chercher.

les maisons hantées, ça n'a jamais été ton truc. tu n'as pas peur, juste jamais expérimentée. on ne juge pas sans avoir essayé, alors tu es venu. tu es venu à cette soit-disante sortie fun dans cette maison hantée. cette maison-là, tu ne l'avais jamais vu. tu ne traînes pas dans ce quartier. trop d'épourvu de bars et de cafés pour pouvoir t'y aventurer. toi tu veux des villes qui bougent, des quartiers où on renifle l'alcool. on se saoûle rien qu'en ayant senti l'odeur amère de l'alcool fort. c'est ça que tu veux. jamais tu aurais cru te retrouver là. mais quand il faut y aller, il faut y aller. il faut sauter que tu le veuilles ou non. tu te retrouves là avec elle devant cette maison hantée. tu te retrouves là, à te plonger dans ses yeux en face d'un lieu rempli d'esprits. toi tu as jamais cru  ce genre de choses. les esprits qui hantent une maison, les fantômes, les trucs paranormaux qui sont filmés avec une caméra nulle à chier, tu n'as jamais porté l'oeil. c'est clairement de la merde. et de toutes manières, qu'est-ce qu'ils te feront ? ils peuvent même pas te toucher. autant les piétiner. mais toi, tu piétines rien du tout. tu te retrouves par terre à joncher le sol. les cheveux mélangés aux herbes, tu es clairement dans un autre monde. ton cerveau ne s'en remet toujours pas, tu continues à planer au dessus de ce monde. jusqu'à qu'on interrompt. cette voie si douce qui te fait vibrer, sortir de ton rêve, pensées imaginées. tu sors de ton esprit pour pouvoir ouvrir tes yeux en sa direction. tu la regardes, aussi par terre, elle t'avait suivi. tu continues ce sourire narquois complètement vain que tu revêtis quand le joint te paralyse. tu étais clairement bien, là, sur le sol. "Assez pour me demander à moi. J'arrive même pas à compter mes doigts et tu veux j'compte les étoiles. Une déjà. A côté de moi." C'était donc vrai. L'effet si fort, si élevé, qu'il te fait romantique comme tu l'as jamais été. De nature malaisant, tu n'as jamais réussi avec les femmes. Du moins, tu ne veux pas réussir avec la femme. Cette fois-ci, tu y vas, à fond, romantisme français inné qui te surpeuple. Tu la complimentes d'une manière poétique, les verbes d'Apollinaire qui lui font revivre. "C'est clairement ce genre de sorties que je veux faire tout les jours." C'est vrai. Tu avais mal imaginé cette sortie. Mais grace à elle, elle devient divine. Grâce à cette dame, tu kiffes ta vie.

On est jeunes et un peu cons, alors visiter un endroit abandonné et soit disant hanté, ça ne nous fait pas peur. Ce n'est pas comme si on allait rencontrer un vrai fantôme, n'est-ce pas? Même pas les youtubeurs dans ce domaine arrive à en attraper un pour de bon, alors ça serait fou si ça nous arrive pour de vrai. En réalité c'est une excuse pour être tranquille, se faire une sortie entre amis, même si il y a d'autres sorties à se faire comme dans un bar ou autres, mais surtout être tranquilles. Là c'est le cas avec toi, on se mets à fumer un joint comme si de rien n'était, oubliant totalement l'endroit où nous sommes. On en vient même à se mettre sur l'herbe et regarder le ciel, alors que je te demande le nombre d'étoiles, l'effet de la substance commence à agir. Je tourne ma tête vers toi, sourire aux lèvres. «Non, je te demande juste un chiffre approximatif, genre t'aurais pu dire une centaine ou des milliers. Oh t'es poète à tes heures perdues?» Je trouve ça mignon, ce n'est pas mon genre de me faire embobiner avec de belles paroles comme celles-ci, mais je sais que venant de toi c'était tout à fait anodin. Puis on se dit ce qui nous passe par la tête, on est pas clean faut se l'avouer. «Le genre de sorties où on se retrouve allongés sur l'herbe à raconter n'importe quoi? Ouais ça serait cool. Et au moins on est dans notre bulle et les autres nous emmerdent pas !» Un petit rire qui s'échappe de mes lèvres avant d'ajouter. «Cap de te rouler sur l'herbe?» Je te lance un regard taquin et amusé.